Bonjour,

Dans cette lettre, j’aimerais partager avec vous quelque chose qui m’a longuement travaillée tout au long de mon existence :

la question de LA MISSION DE VIE.

Peut-être que mon récit fera-t-il écho avec quelque chose de semblable dans votre vécu ?

Enfant, j’étais déjà obsédée par l’idée de trouver ce que j’appelais « ma vocation ».

Est-ce que j’étais faite pour être médecin urgentiste, astronaute, vétérinaire, espion pour la CIA, gymnaste professionnelle, ethnologue parmi les peuples premiers, vendeuse de bijoux d’or colombien, dessinatrice, réalisatrice de films, bonne sœur ?

A l’époque, à chaque nouveau jaillissement, à chaque nouveau métier envisagé et qui crépitait dans mon coeur et mes entrailles, je le saisissais avec ferveur.

Peut-être que ça y était !
Peut-être que j’avais enfin trouvé la voie qui m’était réservée

 

Je dansais avec cette possibilité, éprise d’illusion et d’exultation, pendant quelques heures, quelques jours, semaines, voire quelques mois,

Et après, « ça me passait », comme disaient les miens
et c’était autre chose qui s’imposait à moi.
Ou rien.
Ça dépendait.

Tellement bien qu’à la fin du lycée, au moment de choisir mes études universitaires, j’ai eu le plus grand mal à me positionner. Tandis que mes amis, qui ne se prenaient pas la tête comme moi depuis leur petite enfance, semblaient trouver leur chemin plutôt aisément.

Je vivais un mélange de honte et de frustration, à l’époque, qui n’étaient pas facilement avouables, puisque ça faisait des années que je cherchais des réponses à cette question.

Puisqu’il fallait faire un choix, je me suis retrouvée à faire des études qui ne me convenaient pas, répondant plus aux désirs et projections de ma mère qu’à ce que je voulais faire vraiment, car, comme je l’évoquais dans ma lettre « S’il vous plaît, ne me dites pas que je suis gentille« , je ne savais pas trop ce que je voulais au fond de moi, à vrai dire.

Je n’y suis pas restée longtemps, dans ces études.
Car une chose est sûre, quand ça rabougrissait mon coeur, comme c’était le cas dans l’université en question, je ne pouvais pas rester.

J’ai donc taillé ma route au bout de six mois, en quête de chemins plus attrayants et moins rugueux aussi.

Et j’en ai parcouru, des chemins, depuis !

Je crois que même ma famille n’a pas tout suivi…

Le fil conducteur de ces chemins parcourus, de ces choix pris ? Une forme d’aspiration au sens propre du terme.
Je me sentais comme aspirée par un élan qui me disait « Tu as des choses à faire !« .

Et puis y’a pas de temps à perdre, donc

Magne-toi !

Je voyais que mes élans de jeunesse me poussant à croire qu’il y avait un monde à sauver et que je devais y être pour quelque chose, m’amenaient dans une quête incessante de ce QUOI.

OKJe veux bien faire « ce que j’ai à faire », mais soyez plus précis pour sang !
Quelle est ma mission !?

Ainsi, j’ai passé une longue – trèèèès longue – partie de ma vie à avoir l’impression de devoir suivre une voie qui me conduirait ailleurs,, à faire d’autres choses, à être quelqu’un d’autre, tout en voyant que je n’y étais pas, puisque la voix continuer de me souffler « Magne-toi ! », « Trouve ! ».

J’avais l’impression d’être comme attendue quelque part et de ne pas savoir comment m’y rendre.

C’était très pénible.

Parce que je vivais un mélange d’impression de ne pas être à la hauteur de cet appel et à la fois, je devais jongler avec la confusion de ne pas avoir une sorte de « passion-mission-vérité profonde » qui s’imposerait à moi, comme il me semblait « c’était attendu de moi » et que ça devait se passer, si je…
faisais, vivais, étais, différemment et si j’étais digne de cet appel

C’était comme si j’avais manqué un rendez-vous de la plus haute importance sans toutefois savoir avec qui j’avais ce rendez-vous.

Vous savez ? Un peu comme quand vous quittez votre chez vous pour partir en voyage et que vous avez l’intime conviction que vous avez oublié quelque chose sans arriver à mettre le doigt dessus ?

Et ben voilà, c’était à peu près ça que je vivais depuis… toujours.

Bien sûr, ça n’était pas là tout le temps et j’ai retiré énormément de joie et d’apprentissages des différentes (et variées) voies entreprises, mais quand même, si je suis honnête, ces petites voix revenaient, elles, envers et contre tout, me servant parfois de boussole pour réajuster mes choix mais m’empêchant d’être vraiment là, ici et maintenant, avec les choix qui étaient les miens, instant après instant.

C’était douloureux.
Et j’avais envie de TROUVER une bonne fois pour toutes !
ET VIIIIITE !!!!

Si ce récit vous parle, je vous donne rendez-vous demain pour la suite de celui-ci !

Et si vous avez l’impression qu’il parle de quelqu’un que vous connaissez ou que ça pourrait lui parler, alors je vous invite à lui faire suivre et à partager autour de vous.

Douce journée à vous, où que vous (en) soyez.

Bien sincèrement,
Carol