|
Dans la lettre précédente je vous faisais part de mon sentiment d’impuissance en voyant que malgré ma prise de conscience à propos de mon schéma cherchant à faire plaisir aux autres en étant « gentille » et « douce », celui-ci revenait encore et encore, en dépit de tous mes bons efforts pour essayer de le remplacer par « j’apprends à prendre soin de moi ». C’était comme si ce comportement était tellement ancré qu’il était plus fort que moi. Le jour où ça a commencé à changer, ça a été le jour où j’ai vraiment saisi, dans ma chair, dans mes cellules et mon être, que cette stratégie de plaire pour apaiser était une stratégie de survie. Elle m’avait, à sa manière, sauvée la peau tout au long de mon histoire. |
|
A travers ces mots, je rends hommage à cette partie de moi : celle qui pense qu’il faut que je suis gentille et que je m’oublie pour faire plaisir aux autres et éviter de souffrir. Et je la remercie en vous prenant à témoin. Et à travers ces mots, je rends hommage aux parties de vous qui pourraient lui ressembler de quelque manière que ce soit. Parce que, diantre ! Qu’est-ce qu’elles vous ont été utiles, à vous aussi, ces parties de vous ! Y compris (voire surtout) celles que vous détestez le plus. Eh oui, je les trouve si belles, toutes ces parties ! Si uniques et si acharnées à essayer de nous protéger avec leurs moyens du bord qui ne sont plus du tout adaptés à notre vie actuelle. Mais elles ne savent pas faire mieux. Ces parties qui s’épuisent à la tâche, en ayant peur, en devant se chamailler avec tout un tas d’autres voix ou parties à l’intérieur de nous qui veulent nous protéger à leur propre façon, parfois opposées entre elles. Ces parties qu’on aime pas de nous… Qui font que parfois on peut se détester… Je les trouve merveilleuses. Ensuite, d’autres possibles s’offrent à nous. Rapatrier son Soi, son essence, son âme, son êtreté, sa conscience, sa présence, ou appelez-le comme vous voulez, pas à pas pour enfin se retrouver. Bien sûr, ça prend du temps. On a à y revenir. Il me semble que c’est la chose la plus importante à faire. C’est tout ce que je peux vous souhaiter. Parce que tout en vous est aimable et a une bonne raison d’être là (y compris ce que vous détestez le plus). Je me permets de vous embrasser, n’en déplaise à certains 😉 Carol |