Bonjour,
Dans ma lettre d’hier, « Le jour où Maître Yoda n’est pas venu me voir » (que vous pouvez (re)découvrir en cliquant ci-dessus) je vous disais que mon aspiration permanente à accomplir quelque chose d’autre et de plus important de ce que j’étais en train de faire, portait la signature du traumatisme. Car, en effet, ce n’était pas une aspiration inscrite dans le mouvement de la Vie qui me portait dans la joie et le mouvement ajusté. C’étaient des remontrances alliées à un sentiment d’échec et de frustration sans cesse renouvelés.
Cela m’est apparu au fil du temps en « faisant le job » de plongée dans mes profondeurs, jusqu’au jour où tout cela a pris sens.
Voici la suite et fin de mon récit…
Le jour où tout a basculé, c’était le jour l’anniversaire de ma tante Pili.
Ma tante Pili – qui en réalité n’est pas ma tante mais au Mexique, d’où je viens, on appelle « tia » et « tio » (tante et oncle), aux amis très proches de la famille – est une femme extraordinaire.
Cela faisait une éternité qu’on ne s’était pas eues au téléphone.
Je vous passe les détails des réjouissances de s’entendre de nouveau et le bonheur de retrouver cet amour intacte, comme si le temps n’était pas passé par là.
Elle m’a dit…
– Tu sais « hija » (ma fille), j’ai 77 ans. J’ai l’impression que j’ai vécu deux vies entières. Maintenant, je vois la Vie avec beaucoup de tendresse. Je suis bien parce que je n’ai plus à me demander ce que j’ai à faire. Ce que j’ai fait, je l’ai fait. Ce que je n’ai pas fait, je ne l’ai pas fait. Si tu savais combien c’est reposant !
Et là, à ces mots, j’ai senti comme un poids immense que je portais sur moi, se déposer par terre.
J’ai soufflé, je me souviens.
J’étais aux anges.
Libérée délivrée comme dirait Elsa dans La Reine des Neiges.
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Et le monde à sauver, alors ? |
Eh bien, lorsque j’ai pensé à cette question, je me suis souvenue qu’il y a eu des êtres absolument incroyables qui se sont adonnés à la tâche. Jésus, Bouddha, Lao Tseu, ça vous dit quelque chose ? Ils étaient sacrément outillés, branchés en direct-live au Divin en eux et au Divin partout. Ils ont fait des merveilles et à la fois, le monde continue à suivre sa route, avec ses turpitudes, ses souffrances, ses douleurs. Avec ses espoirs, ses renaissances, ses cycles et ses processus aussi. Si eux n’ont pas sauvé le monde, alors moi, j’étais pas prête d’y arriver. Considérer cela m’a bien calmée dans mes élans d’accomplir absolument quelque chose de transcendant. Ça m’a ramenée sur terre. Je pouvais y demeurer de plus en plus longtemps, dans ce présent, parce que, comme je vous le disais précédemment, je continuais (et continue encore) à plonger, à m’occuper des mille-et-un moi qui ont besoin de mon attention et de mes bons soins. Et là, petit à petit, ce que j’étais, ce que je suis, m’est apparu à sa place. Je suis déjà à ma place. JE NE SUIS PAS ATTENDUE AILLEURS Puisque je crois de manière fervente que la Vie est intelligente et que la Vie est ce qui m’anime, il n’y a rien d’autre à chercher. Tout est déjà là. Je fais ce que je fais. Je suis déjà arrivée… |
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Avec toute ma sincère affection et au plaisir de lire vos retours et témoignages si vous en sentez l’élan,
Carol